CONSEILS DE SOINS
Comment prendre soin
Le soin des patients parkinsoniens exige patience et empathie. Les symptômes étant susceptibles de varier considérablement selon les patients, les mesures thérapeutiques doivent être adaptées à chacun d’entre eux.
Sous chaque rubrique, vous découvrirez une description ainsi que des conseils pratiques pour accompagner au mieux les patients parkinsoniens.
Avec les patients
La raideur et la lenteur des muscles du visage rigidifient la mimique des patients parkinsoniens; leurs paupières clignent rarement. Leur visage (masque) n’exprime plus aucune émotion. En raison de la raideur des muscles du langage et de la déglutition, la voix des patients devient basse et monotone; ils parlent plus lentement et parfois de manière inintelligible. Certes, une démence peut apparaître au cours de l’évolution de la maladie de Parkinson. Toutefois, chez la plupart des parkinsoniens, les processus de la pensée sont ralentis, mais absolument normaux sur le plan qualitatif !Ne vous laissez pas déconcerter par l’absence de réaction mimique. Pour les patients, il est essentiel que l’on ne se détourne pas d’eux uniquement parce que la communication demande des efforts. Établissez consciemment un contact visuel à hauteur des yeux, par ex. en vous asseyant. N’oubliez pas que le traitement de ce qui est entendu et la formulation d’une réponse peuvent durer longtemps chez les patients parkinsoniens. Créez une base de confiance en vous accordant du temps, à vous même et au patient.
Avec les proches
Les proches qui s’occupent de patients parkinsoniens à domicile sont de véritables infirmiers autodidactes. En cas d’admission à l’hôpital, des situations de concurrence involontaire peuvent en découler. Les proches qui assurent une prise en charge intensive 24 heures sur 24 ont souvent du mal à confier cette tâche à un personnel soignant qu’ils ne connaissent pas et, dans de nombreux cas, beaucoup plus jeune qu’eux. L’expérience de précédents séjours hospitaliers exerce peut-être également une influence.gagnez la confiance des proches en les écoutant avec attention! Profitez de la somme des expériences qu’ils ont acquises et des informations transmises. Réalisez une anamnèse minutieuse des soins. Discutez des objectifs des soins et de leur plausibilité avec les proches et les patients. Les proches ont peut-être besoin de votre aide discrète afin de se détacher émotionnellement du patient et de s’accorder le repos nécessaire pendant ce séjour à l’hôpital.
La ponctualité est essentielle
Nombreux sont les parkinsoniens qui respectent un «emploi du temps thérapeutique» très personnel, souvent très complexe. Il résulte généralement d’une longue collaboration intensive entre le patient et son médecin, fruit d’expérimentations et de considérations. Les fluctuations obligent souvent à répartir l’administration des médicaments antiparkinsoniens en petites doses sur la journée. Le respect des heures de prise revêt une importance considérable; il permet de conférer la meilleure mobilité possible au patient! La gestion des médicaments dépend beaucoup du schéma «3x1». Pour vous, elle est à l’origine d’efforts supplémentaires de préparation et notamment de distribution à temps des médicaments. Les patients sont souvent soucieux de la prise ponctuelle des médicaments, afin de s’épargner les blocages.pendant la distribution des médicaments, assurez vous que le patient est suffisamment mobile et en mesure de prendre les médicaments.
Cela concerne la dose matinale! Ne soyez pas conventionnel: permettez à votre patient de
prendre lui-même ses médicaments (par ex. en lui donnant, le matin, un pilulier pour toute la journée). La prise ponctuelle des médicaments revêt une importance considérable; elle permet de conférer la meilleure mobilité possible au patient.
la consommation simultanée d’aliments protéagineux peut affaiblir l’efficacité des préparations à base de L-dopa.
Afin d’éviter la consommation concomitante d’aliments protéagineux, administrez les préparations à base de L-dopa une demi-heure avant ou une heure après les repas. Veillez aussi à ce que le patient boive suffisamment en prenant le comprimé.
pour surmonter les freezings, de nombreux patients ont leurs propres «astuces». Demandez-leur : ils vous révèleront leur truc personnel
Pour aller plus loin, il existe une brochure créée par parkinson suisse contenant une description des astuces les plus fréquemment utilisées pour surmonter les freezings, vous la trouverez en cliquant ici.
les patients ne simulent pas ! Partez du principe que le patient souhaite être autonome et actif lui-même, dès qu’il se sent en mesure de le faire.
L’importance variable des symptômes du Parkinson dans la journée (et non le manque de
bonne volonté) empêche de déterminer précisément le degré d’autonomie. Vous devez faire preuve de beaucoup de compréhension, de souplesse et de patience. Demandez en outre au médecin une ordonnance de réserve contre les blocages. N'oubliez pas que ni la physiothérapie ni les encouragements ne permettent de raccourcir une «phase off»!
Tenez un journal Parkinson
Tenu sur plusieurs jours, ce journal, dans lequel vous pouvez indiquer l’heure et la durée des blocages, aide le médecin à optimiser le traitement médicamenteux.
pour traiter les dyskinésies, on essaie d’adapter la médication.
Dans ce cas également, il est essentiel de relever le moment d’apparition de ces symptômes et leur durée. Pour ce faire, utilisez le «Journal Parkinson». Chez de nombreux patients, il
s’avère utile de limiter la mobilité excessive par une activité physique, par ex. une rapide promenade. Les exercices de méditation peuvent également soulager.
discutez avec le médecin traitant de la possibilité d’adapter la médication antiparkinsonienne.
Les douleurs provoquées par le Parkinson répondent bien aux antiparkinsoniens à action rapide. Les traitements des douleurs traditionnels (médicaments, physiothérapie, enveloppements et frictions) peuvent également soulager un peu. Cependant, une optimisation ciblée de la médication s’avère plus durable (et donc essentielle).
les patients doivent essayer de marcher le plus « consciemment » possible et d’éviter les brusques changements de direction et les rotations.
Les chutes présentent un risque élevé de blessure. En cas de chutes répétées, il est important d’analyser leur origine afin d’équiper de protections les parties vulnérables du corps. Accompagnez les patients les plus sujets aux chutes.
les patients peuvent avoir recours aux sous-vêtements pour la pratique du sport (également comme vêtements de nuit).
Leur structure textile confère l’impression d’avoir la peau sèche. Les préparations à base de sauge peuvent également soulager.
les altérations séborrhéiques de la peau doivent être
traitées à l’aide des produits de soins idoines.
Un nettoyage soigneux, et surtout l’élimination en profondeur des squames par séchage des zones de la peau ainsi que l’utilisation de produits de soins cutanés hydratants, sont essentiels pour améliorer l’aspect de la peau. De temps en temps, rien ne s’oppose à l’application locale d’hydrocortisone en crème. Une amélioration se manifeste généralement en l’espace de quelques jours.
une toux ou des raclements de gorge fréquents pendant
le repas ou peu après sont des signes avant-coureurs !
Choisissez
une forme de nourriture adaptée à chacun (par ex. pas d’aliment à
consistance mixte). Décalez les heures des repas pendant les
phases de bonne mobilité. Veillez à ce que les patients soient correctement
assis. Les liquides doivent éventuellement être épaissis.
Les patients concernés par les problèmes de déglutition doivent
rester assis au moins 30 minutes après chaque repas. L’examen
par un orthophoniste s’avère judicieux. Un gobelet avec échancrure
pour le nez (disponible auprès de Parkinson Suisse) empêche une
trop forte rétroflexion de la tête pendant que le patient boit.
Après chaque repas, il faut veiller à une bonne hygiène buccale.
veillez particulièrement à l’exercice physique des patients
; incitez-les à boire beaucoup et à prendre une alimentation riche en fibres.
Cependant, n’attendez pas trop longtemps avant d’avoir régulièrement recours à un émollient fécal (p. ex. Movicol). 3 jours au maximum doivent séparer deux vidanges intestinales (établissez un compte-rendu des selles !). L’administration complémentaire
d’un laxatif (p. ex. sirop de figue, Laxoberon) peut s’avérer nécessaire tous les 2 à 3 jours, afin d’obtenir le succès escompté.
ce sujet est pénible pour de nombreuses personnes
concernées.
Enquérez-vous donc de la présence de problèmes vésicaux. Votre expérience et vos connaissances spécialisées peuvent être source d’un grand soulagement. Les produits contre l’incontinence doivent être sélectionnés selon les besoins de chacun. Les remèdes tels que les flacons pour urine (éventuellement équipés d’une protection anti-retour), les étuis péniens pour les hommes et les urinaux spéciaux pour les femmes peuvent être utilisés la nuit. Veillez malgré tout à un apport suffisant en liquides, dont la majeure partie doit être absorbée le matin. Établissez avec le patient un programme boisson et toilettes (journal de miction).
pour plus de clarté, mesurez le plus rapidement possible
la tension artérielle.
Si les valeurs sont basses, un test de Shellong peut confirmer le soupçon. Veillez à ce que l’apport en liquides et en sel soit suffisant. Proposez aux patients concernés par le dérèglement orthostatique un expresso (fort) sucré avant le lever. Pendant la journée, le port de bas de contention bien ajustés peut contenir l’hypotension. Conseillez en outre aux patients de dormir avec le buste légèrement surélevé.
découvrez le plus précisément possible quels éléments
perturbateurs nocturnes vous devez éliminer d’un point de vue thérapeutique.
Faites part de vos observations au médecin traitant pour permettre une optimisation de la médication.
les hallucinations et les épisodes psychotiques peuvent
être provoqués par les médicaments, mais ces derniers permettent
également de les atténuer.
Faites part de vos observations au médecin pour lui permettre d’optimiser cette médication. Les dépressions peuvent et doivent être traitées. Elles requièrent
une grande attention. Si en tant que jeune personne soignante, vous vous sentez harcelée sexuellement, imposez clairement des limites au patient en question, verbalement et physiquement. Parlez-en avec vos collègues. Ne jugez pas hâtivement le patient, essayez de considérer son écart de conduite dans le cadre de sa maladie.
les soins actifs et la réadaptation commencent dès le
jour d’admission.
Ils requièrent toutes vos connaissances spécialisées, votre originalité et votre talent d’improvisation. S’adapter sans cesse à l’état changeant des patients constitue un véritable
défi. Soutenez-les avec empathie ; ils vous en remercieront..